Libres Expressions

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De quoi serait fait l’an 2012 ?

Quelques événements qui marqueront la nouvelle année…
Azzedine G. Mansour – 24 décembre 2011

À chaque année qui s’écoule, la coutume veut que l’on fasse le bilan de ses événements les plus marquants. En ce début de nouvel an, je suis plutôt tenté de déroger à cette tradition et, m’inspirant d’un article publié dans ce même ordre d’idées par le magazine Science & Avenir (№ 779, janvier 2012, pp. 40-43) [1], passer en revue ceux – les plus importants d’entre eux – qui vont vraisemblablement marquer l’année qui s’annonce.

ESCHATOLOGIE

Sur le plan eschatologique, la nouvelle année sera certainement dominée par une non moins hypothétique thèse qui fixe la « fin du monde » [2] très précisément au 21 décembre 2012. Élaborée il y a quelques années sur Internet, elle ne cesse depuis de faire son chemin parmi les mordus de la toile. Ses adeptes se comptent aujourd’hui par milliers… Et nombreux en sont intimement persuadés. S’appuyant sur les prédictions de de la Sibylle de Cumes [3], prophétesse du 1er siècle av. J.-C., ou encore sur le calendrier Maya qui, suite à un décompte de plus de 5 000 ans, s’achève de façon inexpliquée sur cette date « butoir », les tenants de cette thèse apocalyptique prédisent une série de cataclysmes qui secoueraient la terre à l’approche de cette échéance.

Une planète, appelée Nibiru (ou « Planète X »), que les instruments astronomiques les plus modernes ne parviennent toujours pas à détecter, serait mise en cause. On raconte que cet astre, le douzième de notre système solaire [4], selon certains auteurs, tels que Zecharia Sitchin [5], Marshall Masters [6], Burak Eldem [7], etc., fut connu des Sumériens en Basse-Mésopotamie, il y a plus de 6 000 ans. Dans la mythologie babylonienne, Nibiru désignait un astre associé au dieu Marduk (le « grand astre du ciel » ou le « roi des cieux »). Mais, pour l’archéologie moderne, ce terme serait plutôt un substantif que les Akkadiens donnaient autrefois à Jupiter ou utilisaient afin d’identifier la constellation d’Orion. En raison de son orbite très excentrique et très inclinée sur l'écliptique, cette planète passerait à proximité de la Terre à tous les 3 600 ans. On prétend que son prochain passage aurait lieu vers la fin de l’an 2012, le 21 décembre plus exactement, et causerait d'importantes perturbations sur terre qui se traduiraient par des catastrophes naturelles aux effets dévastateurs : changements climatiques, éruptions volcaniques,  basculement de l'axe des pôles, séismes, tsunamis, engloutissement des terres, etc., qui causeraient non seulement la disparition des espèces vivantes (animales et végétales) sur terre, mais l’anéantissement aussi de l’humanité tout entière.

Outre ces effrayantes prédictions, les « oiseaux » de mauvais augure enfoncent davantage le bouchon et annoncent que cette date marquerait également le début d’une activité solaire très intense qui entrainerait de grands bouleversements climatiques se traduisant, eux-aussi, par des catastrophes naturelles  meurtrières : crues dévastatrices, sécheresses prononcées et persistantes, tempêtes de neige, vagues de froid et de chaleur, cyclones, ouragans, tempêtes, inondations, etc., seraient observés un peu partout dans le monde. Or, le Comité de prédiction du cycle solaire 24, associé au Centre de prédiction de la météorologie spatiale de la NOAA, a revu ses prévisions, le 8 mai 2009. Le minimum de l’activité solaire ayant été vécu en décembre 2008, son prochain maximum ne serait vraisemblablement atteint que vers le mois de mai 2013 ou 2014. Cette mise à jour des prévisions quant au maxima du cycle solaire vient démolir totalement la thèse de ceux qui tentent de le faire coïncider avec la fin, supposément fixée au 21 décembre prochain, du cycle actuel du calendrier maya [8].

De plus, contrairement à ce que ces derniers prétendent, les conséquences des variations de cette activité ne se manifestent en gros qu’à travers des fluctuations au niveau de la propagation des ondes radio. Les spécialistes soutiennent que seule la gamme de fréquences couvrant les ondes dites décamétriques ou ondes courtes serait fortement touchée. Si l’on croit leurs prévisions, celles-ci causeraient, lors des orages magnétiques, une importante ionisation des hautes couches de l'atmosphère pouvant perturber ou interrompre les communications avec les satellites et provoquer de graves paralysies en matière de télécommunications et de navigation… Par ailleurs, selon les physiciens de la NASA, depuis près d’un siècle, le soleil connaît une période de calme inégalée qui se manifeste non seulement par l’absence de taches sombres visibles à sa surface, mais par un rayonnement solaire moins important aussi, rayonnement qui agit – faut-il le rappeler – sur la variation de la température moyenne de la Terre.

Ces prédictions de fin du monde ne sont pas nouvelles. Depuis la nuit des temps, l’homme, ayant toujours redouté ce que lui réserve l’avenir, un avenir qui lui est inconnu et effrayant tout à la fois, s’est très tôt mis à imaginer et annoncer de façon  intuitive sa disparition totale de la surface de la Terre en lui donnant une dimension universelle. Sa dernière tentative en date remonte au mois de septembre 2008 à l’occasion de la mise en marche de l’accélérateur de particules (LHC) du CERN à Genève. N’a-t-on pas prédit que ce grand collisionneur d‘hadrons, qui devait recréer les conditions existantes juste après le Bing Bang, allait causer la création d’un énorme trou noir susceptible d’aspirer la Terre tout entière ? Il n’en fut rien ! Le lendemain, les hommes se sont réveillés sur une Terre qui n’a pas changé de place et la « fin du monde » n’a pas été non plus au rendez-vous. Souvenons-nous également du passage à l’an 2000. Les prophéties les plus folles énoncées à l’occasion de cette transition vers le nouveau millénaire n’ont pas été réalisées, elles non plus. Le même scénario a été vécu à la veille de l’an 1000 que l’on a présenté pourtant comme l’année de toutes les catastrophes. Un peu plus de dix siècles plus tard, l’humanité n’a toujours pas été anéantie. Et, il semble n’y avoir aujourd’hui aucune raison pour que les choses se passent différemment au lendemain du 21 décembre prochain…

ENVIRONNEMENT

En matière d’environnement, une importante rencontre, réunissant les chefs des 193 États membres de l’ONU, est programmée de nouveau à Rio. Elle se tiendra du 20 au 22 juin 2012. Vingt ans après le Sommet de la Terre, celle-ci va permettre aux dirigeants de ce monde de réfléchir sur le devenir de l’humanité au cours des prochaines décennies. Les discussions et les travaux porteront essentiellement sur l’« économie verte » et tenteront d’explorer les avenues possibles qui permettent d’allier sans grands heurts écologie et développement. Le bilan des vingt dernières années et les échecs de leurs politiques dans ce domaine (accessibilité plus élargie à l’eau, à l’énergie, au travail, aux soins, à l’éducation, etc.) seront également abordés. Ils devront, en d’autres termes, se rendre à l’évidence que les « objectifs du nouveau millénaire », fixés en 2000, ne seront vraisemblablement pas atteints en 2015 comme il a été prévu. De plus, ils seraient appelés à réexaminer les différents accords internationaux (protocole de Kyoto, convention sur le changement climatique, etc.) et tenter de comprendre les raisons de leurs échecs…

Par ailleurs, en matière de pollution, tout laisse croire que l’usage de l’automobile va sans doute reculer en milieux urbains à partir de l’an 2012. Partout dans le monde industrialisé, on tente de mettre en application des législations qui interdisent la circulation en ville des véhicules les plus polluants. Au Québec, l’entrée en vigueur du programme d'inspection obligatoire, qui est censé vérifier le taux de rejet de CO2 et le bon fonctionnement des systèmes antipollution des véhicules de plus de huit ans, devrait permettre une réduction substantielle des émissions de monoxyde de carbone, d'anhydride sulfureux et d'hydrocarbures. En France, des mesures similaires ont été adoptées. Au cours de l’année qui s’annonce, au moins huit villes françaises (Paris, Clermont-Ferrand, Aix-en-Provence, Bordeaux, Nice, Grenoble et Lyon), vont interdire la circulation de véhicules jugés anciens sur leur territoire. S’appuyant sur le Loi Grenelle 2 de 2010 qui autorise les municipalités à créer des « zones d’actions prioritaires pour l’air » (Zapa), ces mesures visent les camions, les voitures et tout autre véhicule à deux roues produits avant 1997. Avec de telles initiatives, la France emboîte donc le pas à la Grande-Bretagne qui, depuis 2008, contraint les camions, bus et camionnettes les plus polluants à un péage d’une taxe quand ils circulent dans le grand Londres. À partir du début de ce mois – et en prévision des jeux Olympiques qui se tiendront dans la capitale britannique du 27 juillet au 12 août 2012 –, cette règle sera plus sévère dans la mesure où seuls les véhicules conformes aux normes européennes antipollution seront autorisés à emprunter gratuitement les rues du centre-ville londonien…

POLITIQUE INTERNATIONALE

En matière de la politique internationale, si l’an 2011 était largement dominé par les « révolutions arabes » et la chute si rapide de quelques autocrates se croyant jusque-là indetrônables, l’année en cours serait plutôt marquée par de lentes transitions démocratiques dont les issues demeurent pour le moins incertaines. Car à la relative stabilité, entretenue depuis très longtemps par les régimes totalitaires déchus (Tunisie, Libye, Égypte) ou ébranlés (Maroc, Jordanie, Bahreïn), voire même sérieusement menacés, comme au Yémen et en Syrie, sont en train de se succéder des contextes politiques et culturels on ne peut « volatiles » qui ne sont pas à l’abri d’éventuels dérapages (dégradation des droits des femmes et des minorités religieuses, remise en question de certaines libertés, terrorisme, guerres fracticides, etc.). Partout dans ces pays, des mouvements islamistes souvent très organisés sortent de l’ombre, se mettent au devant de la scène publique et envahissent presque tous les champs. Majoritaires en Tunisie et en Égypte, ils sont assurés de remporter tous les scrutins et d’acquérir, par conséquent, la légitimité nécessaire pour imposer leur modèle de société. Certains d’entre eux, comme la Libye, la Syrie et le Yémen, peuvent à tout moment basculer vers des situations chaotiques et tout aussi explosives que celle vécue actuellement en Irak.

Mais, l’onde de choc de ces « printemps » risque d’aller plus loin encore et secouer le monde musulman tout entier. Ce scénario est d’autant plus probable que la tension ne cesse de s’accroître entre, d’une part, les pays sunnites – et à leur tête l’Arabie Saoudite et le Qatar – et, d’autre part, les contrées à majorité chiite rangées derrière l’Iran. Ce bras de fer, expression sans cesse rééditée d’une ancienne rivalité politico-religieuse, peut à tout moment dégénerer en conflit ouvert susceptible de déstabiliser davantage une région vitale pour les besoins énergétiques de l’Occident et de la Chine. Il risque, en même temps, d’alimenter le terrorisme djihadiste, notamment en Somalie et dans les pays du Sahel, et servir de prétexte à l’éclatement d’éventuels conflits périphériques, particulièrement dans les pays instables sur le plan politique et non homogènes d’un point de vue social, religieux et ethnique, comme le Liban, l’Irak, la Syrie et les petites monarchies du Golfe arabo-persique.

Ces tensions régionales s’expriment bien évidemment sur une toile de fond marquée par la tenue de nombreux scrutins, à la fois majeurs et décisifs, aussi bien chez les grandes puissances que dans les pays placés au cœur de leurs préoccupations géo- stratégiques : en France (avril et juin), aux États-Unis (novembre), en Russie (mars), en Chine (octobre), en Iran (mars), en Grèce (avril), en Algérie (avril), à Taïwan (avril), à Hong Kong (mars et janvier), dans les territoires palestiniens (mai), en Ukraine (octobre), au Sénégal (février), au Venezuela (octobre), en Inde (juillet), etc.

À Washington, le président Barak Obama dont la popularité est au plus bas devrait affronter une opposition républicaine qui peine à se trouver un véritable leader parmi ses candidats (Mitt Romney, Mike Huckabee déjà en lice en 2008 ; l’homme d’affaires Herman Cain, accusé par plusieurs femmes de harcèlement sexuel ; Donald Trump ; et l’ultra-conservatrice Michele Bachmann). À Moscou, les dés semblent déjà pipés. Le premier ministre, Vladimir Poutine, et le président, Dmitri Medvedev, sont censés inverser les rôles. Il faut toutefois espérer qu’avec la mobilisation de l’opposition et d’une large partie de la société civile russe qui contestent les résultats des législatives de décembre dernier et dénoncent des fraudes massives au profit du parti de Poutine, les réformes politiques et électorales promises par Medvedev viendraient à point nommé pour rendre la partie plus serrée que prévu. À Beijing, lors de son 18ème congrès qui se tiendra en octobre prochain, le Parti communiste au pouvoir va sans aucun doute désigner à sa tête l’actuel vice-président, Xi Jinping, et confirmer, par conséquent, sa nomination au poste de président de la République populaire de Chine. Il succédera ainsi à Hu Jintao dès mars 2013. Mais, cette nomination n’aura certainement pas lieu dans un calme absolu puisque la pression, résultant de la forte contestation sociale que vit le pays tout entier en ce moment, pèse déjà lourdement sur l’ensemble de la classe dirigeante chinoise. En France, l’issue de la présidentielle est, elle aussi, incertaine. Les attentes des électeurs français sur les plans économique et social sont très nombreuses. De plus, un grand pessimisme, doublé d’un important rejet des politiques, est décelable chez eux. Les défis sont, par conséquent, énormes pour les principaux candidats. Nicolas Sarkozy, en baisse vertigineuse de popularité, n’est plus majoritaire que chez les retraités et les professions intermédiaires. François Hollande, dont le discours accorde une place prépondérante aux thèmes chers à la jeunesse, semble distancer tous ses adversaires. Marine Le Pen attire, quant à elle, la classe ouvrière et bénéficie pour le moment d’un tiers des intentions de vote. Mais, indépendamment de ces premières impressions et outre le style propre à chacun de ces candidats, tout laisse croire que c’est plutôt le changement réclamé par 8 Français sur 10 qui sera au cœur de la campagne électorale et constituera l’enjeu majeur de ces élections. Il faut donc surveiller lequel des candidats serait en mesure d’incarner le plus, dès les prochaines semaines, ce changement tant espéré !

SANTÉ ET BIOLOGIE

Dans le domaine de la biologie, l’année 2012 annonce la réalisation du premier essai clinique à partir de cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) en Europe. C’est au Moorfields Eye Hospital, à Londres, que cet essai tant attendu par la communauté scientifique aurait lieu en septembre prochain. La firme américaine de biotechnologie, Advanced Cell Technology (ACT), est chargée de tester un traitement expérimental visant à corriger une pathologie très rare de la vue. Connue sous l’appellation de  « dégénérescence maculaire de Stargardt », cette maladie est liée à une altération d’origine génétique de la région centrale de la rétine et affecte aujourd’hui plus de 30 000 personnes dans le monde, toutes âgées de moins de 20 ans. L’essai en question consiste à greffer des cellules de l’épithélium pigmentaire de la rétine obtenues par dérivation de cellules souches embryonnaires d’origine humaine. Aux États-Unis, deux essais cliniques du genre sont en cours : le premier est testé sur des patients présentant la même pathologie, alors que le second est réalisé sur des malades atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge.

Par ailleurs, l’année 2012 sera également celle de la mise à l’essai de vaccins contre la plus dévastatrice des maladies tropicales : le paludisme qui a fait près de 800 000 morts dans le monde en 2009. Deux vaccins seront donc disponibles : le premier, baptisé « Mosquirix », est mis au point par le géant pharmaceutique de Grande-Bretagne GlaxoSmithKline (GSK). Développé depuis près de trente ans en collaboration avec le programme PATH Malaria Vaccine Initiative soutenu par la fondation Bill & Melinda Gates, il aurait déjà démontré son efficacité sur des milliers de personnes (Science & vie, № 1102, p. 68). Le second, appelé « MSP3 », fut créé par une équipe de virologues rattachée à l’Institut Pasteur. Avec ces deux vaccins, les autorités sanitaires mondiales espèrent protéger désormais l’humain contre ce fléau tropical... Faut-il rappeler ici que, jusqu’aux années 1930, la quinine, isolée en 1817 par Pelletier et Caventou, demeurait l’unique traitement connu contre cette maladie.

En matière de santé, plusieurs annonces d’importance seront faites dès le début de l’année en cours. La première concernera l’aspartame et viendra mettre fin aux polémiques entourant ses possibles effets nocifs sur la santé.  Faut-il rappeler ici que cet édulcorant, deux cents fois plus sucré que le saccharose, est un dipeptide obtenu artificiellement en combinant deux acides aminés (L-aspartique et L-phénylalanine dérivant directement du méthanol). Mis en marché aux États-Unis en 1974, cet additif est aujourd’hui utilisé pour édulcorer les médicaments, les boissons et les aliments à faible apport calorique. Si, par le passé, les divers organismes de santé publique à travers le monde ont rassuré le public quant à sa consommation, il continue néanmoins de susciter les pires craintes chez ceux et celles qui persiste à soupçonner en lui une certaine nocuité pour la santé humaine [9]. L’usage de l’aspartame pose-t-il alors, oui ou non, des problèmes ? La question demeure sans réponse pour le monde entier à l’exception, en tout cas, des Français qui en sauront davantage d’ici la fin de l’hiver. En septembre dernier, leur ministère de la santé a sommé l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de rendre un verdict clair et sans équivoque sur ce produit...

Un autre sujet non moins inquiétant, lui aussi, est censé occuper également l’actualité en ce début du nouvel an. Il concerne la consommation prolongée des benzodiazépines (BZD) comme Ativan, Librax, Valium, Temesta, Lexomil, Xanax et bien d’autres encore. Agissant directement sur les neurones du système nerveux central, ces psychotropes dotés de propriétés hypnotiques, anxiolytiques, relaxantes et amnésiantes, provoquent un état de sédation et sont utilisés dans le traitement de l’anxiété, de l’insomnie, de l’agitation psychomotrice et des convulsions. Mis à disponibilité des professionnels de la santé pour concurrencer l’usage des barbituriques, cette classe de médicaments pose de sérieux problèmes. Leur utilisation de manière prolongée, c’est-à-dire au-delà des durées de prescriptions recommandées qui s’étalent de quatre à douze semaines selon les cas, entraine une accoutumance sévère doublée d'une addiction et d'un syndrome de sevrage à l'arrêt de leur consommation [10]. Ces effets négatifs, très souvent pris à la légère par les consommateurs, feront désormais l’objet de campagnes de sensibilisation visant à informer la population des conséquences potentielles que peut avoir pour la santé l’usage chronique de tels médicaments.

Enfin, l'affaire des prothèses mammaires de la société varoise, Poly Implant Prothèse (PIP), révélée vers la fin de l'an dernier, va continuer de défrayer les manchettes encore cette année. De nouvelles révélations viendront sans doute démasquer davantage les dessous de cette énorme escroquerie dont sont victimes des centaines de milliers de femmes (environ 30 000 en France et entre 400 000 et un demi-million ailleurs dans le monde, particulièrement en Espagne, en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne). Faut-il rappeler qu'il a fallu le décès d'une femme suite à un lymphome très rare causé très probablement par ces implants frelatés pour que ce scandale sanitaire soit mis au jour. Fabriqués avec un gel non-médical, ces implants relancent aujourd’hui le débat sur les mécanismes européens – et plus particulièrement français – d'homologation des produits liés au domaine de la santé. De plus, même si aucun lien de causalité n’est encore établi entre ces prothèses PIP et la vingtaine de cas de cancer signalée jusqu’ici chez les femmes qui en portent, les révélations alimentent les craintes aussi bien en France qu'à l'étranger. Depuis, les autorités sanitaires de plusieurs pays européens ne cessent de multiplier les réactions en recommandant le retrait, à titre préventif, de ces implants. Les gouvernements britannique et allemand ont été les premiers à ouvrir le bal en annonçant qu’un tel retrait soit opéré gratuitement et dans le secteur hospitalier public et dans les cliniques privées. La France a adopté une attitude beaucoup plus musclée. Son Ministère de la santé conseille à toutes les femmes qui ont reçu de tels implants à en subir le retrait. Le fondateur de l’entreprise mise en cause est déjà visé par deux enquêtes judiciaires « pour tromperie aggravée » et « homicide involontaire ». Et, un rapport susceptible d’éclairer sur tous les dysfonctionnements liés à cette affaire est prévu d’ici la fin du mois de janvier. Il faut espérer que son contenu remettrait très rapidement sur le tapis les questions ayant trait au renforcement non seulement de la réglementation européenne sur les dispositifs médicaux, mais des conditions de mise en marché aussi et du contrôle des produits liés au secteur de la santé.

Cette affaire de prothèses fabriquées à l’aide d’un matériau « douteux » n’est pas sans rappeler un autre scandale non moins célèbre, lui aussi : celui de Mediator, un médicament dont l’usage était réservé à l'origine aux diabétiques souffrant de surcharge pondérale ou présentant une hypertriglycéridémie puis élargi ensuite aux personnes désireuses de perdre du poids. Commercialisé par les Laboratoires Servier – le deuxième important groupe pharmaceutique français après Sanofi-Aventis –, il est soupçonné d’être responsable du décès de 500 à 2 000 personnes et de plus de 3500 hospitalisations pour des lésions des valves cardiaques, tous survenus en France entre 1976 et 2009 [11].

Là aussi, les réactions ont été nombreuses. D’abord, l’affaire a défrayé les chroniques pendant une bonne partie de l’année 2011. Ensuite, une poursuite est intentée contre le fabricant de ce médicament. Le procès devrait se tenir dans les prochains mois. Et, enfin, une loi fut votée l’an dernier sur le contrôle des médicaments mis sur le marché. Elle devrait entrer en vigueur dès le début de la nouvelle année.

Cela dit, ces deux affaires, à elles seules, démontrent combien devient très urgente la réorganisation complète des organismes chargés de veiller sur la sécurité des produits sanitaires mis sur le marché. Elles militent aussi en faveur d’un durcissement, voire même d’une véritable réforme, de la législation dans ce domaine, réforme qui devrait non seulement permettre des recours collectifs intentés par des groupes de victimes, comme ils se pratiquent d’ailleurs en Amérique du Nord, mais accorder également le bénéfice du doute à ces derniers plutôt qu’aux laboratoires pharmaceutiques. Reste à savoir si la France – et dans une large mesure l’Europe tout entière – soient assez ouvertes pour entreprendre de telles réformes !

ESPACE ET ASTRONOMIE

L’année 2012 inaugure une nouvelle ère en matière de conquête de l’espace. Pour la première fois, en effet, des vaisseaux privés vont pouvoir s’amarrer à la station spatiale internationale (ISS). La société américaine Space X serait probablement la première à réaliser cet exploit. Sa capsule automatisée Dragon devrait effectuer un vol en direction de l’ISS au courant des mois prochains. Il faut dire que, depuis la mise à la retraite de ses navettes, la NASA ne peut plus desservir la station internationale. Seuls les vaisseaux russes, Soyouz pour les vols habités, et Progress pour le fret, assurent pour le moment cette liaison. L'ATV (Automated Transfer Vehicle), dont un deuxième exemplaire fut lancé au mois de février dernier par l’Agence spatiale européenne (ESA), est également le seul vaisseau capable de s'amarrer automatiquement à l'ISS. Cette situation n’est pas sans déplaire aux Américains. Pour éviter d’être dépendants des autres « conquérants de l’espace » (Russie, Europe, Japon, Chine) et mettre fin à ce monopole qui leur échappe, ils se sont engagés dans un partenariat public-privé destiné non seulement à promouvoir, mais à financer également les initiatives privées de transport spatial… La voie est désormais ouverte à la concurrence privée dans un domaine qui était jusque-là l'apanage d'un club restreint d’agences étatiques.

Par ailleurs, trois autres événements majeurs marqueront l’année 2012. Le premier concerne la mission américaine MSL (Mars Science Laboratory). Lancée le 25 novembre dernier par une fusée Atlas V depuis Cap Canaveral en Floride, celle-ci dont la durée est fixée à 23 mois est censée poser le rover Curiosity sur Mars aux alentours du mois d’août prochain après un voyage d’environ huit mois et demi. Équipé de deux mini laboratoires dotés des technologies les plus récentes [12], ce rover devrait parcourir une vingtaine de kilomètres en deux ans sur la surface de la planète rouge à la recherche de traces d’organismes vivants. Il est programmé, en d’autres termes, pour étudier l’histoire géologique de cette dernière et voir si, dans un passé lointain, elle a pu réunir les conditions nécessaires à l’apparition d’une vie microbienne. Faut-il préciser ici que MSL est la mission robotique la plus ambitieuse de la NASA aussi bien sur le plan technologique qu’au niveau de son coût qui s’élève à plus de 2.5 milliards de dollars.

Le second événement est prévu vers la fin de l’année en cours. La Chine, qui s’est d’ores et déjà affichée comme un partenaire incontournable en matière de conquête de l’espace avec, d’une part, le lancement de son vaisseau spatial habité Shenzhou-5 en octobre 2003 et, d’autre part, la mise en orbite de sa toute nouvelle station spatiale Tiangong 1 en septembre 2011, devrait lancer cette année un autre vaisseau Shenzhou-10 avec à son bord la première femme taïkonaute à effectuer un voyage dans l’espace. Originaire de la ville de Yantai, dans la province du Shandong, elle s’appelle Wang Yaping, 33 ans, et est pilote de transport dans l'Armée de l'air, selon une annonce faite l’an dernier par les médias locaux à Pékin.

Le troisième événement va, quant à lui, permettre à l’homme d’assister en direct à la naissance des planètes et ce, grâce aux observations que le très puissant télescope Alma va pouvoir réaliser dans les prochains mois. Installé au Chili, à 5 000 mètres d’altitude, dans la cordillère des Andes, ce télescope géant compte 66 à 80 antennes et comporte une surface réfléchissante d’une précision de l’ordre de quelques micromètres. Grâce à cette technologie de pointe, il est en mesure d’observer en détail la genèse des planètes dans les disques d’étoiles naissantes. Du jamais vu auparavant ! Car, il faut avouer qu’avec Alma, la communauté internationale des astronomes et astrophysiciens dispose désormais « du nec le plus ultra pour l’observation du ciel ». Elle serait ainsi en mesure de scruter, de manière plus poussée, les disques formés autour des étoiles et saisir, par conséquent, dans ses moindres détails le processus de formation des planètes. Faut-il rappeler ici que les premières observations d’un disque de matière autour d’une étoile, Beta Pictoris, où l’on pouvait voir des exoplanètes déjà formées, remontent aux années 1980. Une décennie plus tard, Hubble est venu affiner davantage ce type d’observations en permettant de découvrir des dizaines de disques protoplanétaires autour d’étoiles naissantes de la nébuleuse d’Orion.

Enfin, sur un tout autre chapitre mais lié toutefois à l’espace et l’astronomie, l’année en cours sera témoin d’un phénomène rarissime à ne pas manquer : le « transit de Vénus ». Le 6 juin prochain, cette planète, la deuxième de notre système, passera entre la Terre et le Soleil offrant ainsi un spectacle extraordinaire qui ne se reproduira que dans 105 ans et demi, soit aux alentours du 11 décembre 2117. Les précédents transits ont eu lieu en 1874 et 1882. L’inclinaison de l’orbite de cette planète explique ces transits qui obéissent à un cycle particulier de deux passages espacés de huit ans, suivis d’un troisième de plus d’un siècle (105 ans et demi ou 121 et demi). 2012 marquera alors le second passage de ce cycle ; le premier ayant eu lieu le 8 juin 2004. On se souviendra qu’à cette date, le monde – et plus particulièrement l’Europe – a suivi, pendant plus de six heures, la traversée totale du disque solaire qui s’est exprimée par un formidable effet optique connu sous le nom de « phénomène de la goutte noire ». [13] Le prochain transit serait, selon les spécialistes, visible en premier lieu dans les régions de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique, en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie. L’Europe n’assistera, quant à elle, qu’à la fin du spectacle pendant environ quante-cinq minutes tout juste après le lever du soleil.

TECHNOLOGIE

L’an 2012 vera réalisées de nombreuses percées dans le domaine technologique. L’une d’elles viendra de Google. Cette société américaine est en train de mener une guerre sur plusieurs fronts.

Le premier consiste à développer davantage son propre réseau social, Google +, afin de battre le record détenu jusque-là par Facebook, le plus grand réseau existant avec ses 750 millions d’abonnés. Déjà opérationnel depuis quelques mois, Google + cherche à faire mieux que son rival sur deux chapitres :

1 – en mettant, d’une part, l’accent sur une interface simple où les relations, appelées « amis » sur Facebook, entre abonnés soient plutôt organisées en cercles d’amis, de familles, de connaissances, etc. capables de communiquer aisément entre eux ;

2 – en offrant, d’autre part, de meilleures garanties en matière de sécurité, de protection et de contrôle des données et des informations personnelles contrairement à l’option moins cloisonnée empruntée par Facebook.   
 
Cette façon de se démarquer semble déjà porter ses fruits puisque, quatre mois à peine après sa mise en service, Google + attire plus de 40 millions d’abonnés.  

Parallèlement à ses efforts, déployés dans le développement de son réseau social à l’avenir prometteur, la compagnie compte lancer, en Europe cette fois, sa Google TV. Inaugurée aux États-Unis en 2010, cette innovation propose une nouvelle plateforme qui permet aux usagers de profiter de toutes les utilisations numériques offertes sur Internet (navigation sur le web, consultation de courriels, télévision, vidéo, moteur de recherche, réseaux sociaux, applications, jeux, etc.) directement à partir de leurs téléviseurs respectifs. Reprenant le concept d’Apple TV, cette plateforme bénéficie du concours de plusieurs partenaires (Intel, Sony, Logitech). Elle utilisera le système d'exploitation Android et le navigateur Google Chrome. Le tout sera accessible grâce à la connexion d’un boitier incorporé dans le récepteur même de télévision.

Outre ces innovations prévues dans le domaine du numérique, l’année 2012 verra la réalisation d’autres promesses non moins fascinantes sur le plan technologique. En effet, après une première transplantation d’un cœur sain à la place d’un cœur malade réalisée, en 1967, par Christian Bernard en Afrique du Sud, suivie d’une première implantation sans grand succès d’une prothèse qui n’a fonctionné que trois jours par Denton Cooley à Houston (USA) en 1969, le moment est sans doute venu pour réussir enfin la « percée du siècle » en matière de cardiologie. En 2012, Alain Carpentier tentera un tel exploit. Il va, en effet, implanter une nouvelle prothèse censée battre plusieurs années sans problème. Bardée de technologies de pointe empruntée à divers domaines, tels que l’aéronautique, la physique, l’informatique, l’électromécanique, la chimie, la biotechnologie, etc., cette prothèse sera probablement le premier vrai cœur artificiel jamais mis au point. Elle permet de relever au moins cinq défis majeurs qui ralentissaient jusque-là les avancées dans ce domaine : autonomie (pile à combustible de 12 heures d’autonomie portée à la ceinture et reliée au cœur), fiabilité (pompes sans maintenance permettant 45 millions de battements par an pour une durée de cinq à dix ans), compatibilité (matériaux biocompatibles qui dispensent le porteur de tout traitement antirejet), qualité de vie (microprocesseur susceptible d’adapter le rythme des pompes à la pression sanguine en cas d’efforts physiques) et miniaturisation (volume de 0.75 litre pour 900 grammes).

Enfin, il n’est bien évidemment question ici que de quelques événements pouvant marquer cette nouvelle année. Beaucoup d’autres encore et non moins importants aussi viendront sans doute influencer – et de manière décisive – la tournure que pourrait prendre à l’avenir l’évolution de l’humanité tout entière. Il faut toutefois espérer que les moins pires d’entre eux ne soient enfin pas trop bouleversants et dommageables…

Notes

[1] Dans son édition de janvier 2012, la revue Science & Vie a emprunté presque la même démarche en consacrant une cinquantaine de pages aux dix percées porteuses de vrais espoirs que la science est prête à tenir dans de nombreuses disciplines en l’an 2012. Lire : « 10 espoirs de science », in : Science & Vie, № 1132, janvier 2012, pp. 47-99. Il en est de même pour le magazine Ciel & Espace. Dans un numéro spécial publié à l’occasion de ses demi-millionièmes éditions diffusées depuis 1945 (№ 500, janvier 2012, 132 p. ), il se demande ce que l’on va découvrir au cours de l’année 2012 et dans un proche avenir en matière d’astronomie (vie extraterrestre, univers, espace, etc.) et cède la parole à plusieurs signatures de renom, tels que Hubert Reeves, Chris McKay, George Smoot, Patrick Michel, Reinhart Genzel, et bien d’autres encore, qui ont accepté de participer chacun à cette édition par des contributions originales et parfois  très provocatrices d’un point de vue scientifique autour de thèmes aussi passionnants que le dévoilement de l’énergie sombre, le visionnement au plus près du Bing Bang, la découverte de sœur jumelle de la Terre, l’exploration d’une vie 2.0 dans notre Système solaire, etc.
[2] Il faut faire ici une distinction entre « fin d’un monde » et « fin du monde ». Le premier est un mythe que l’on retrouve chez de nombreux peuples à travers le monde et remonte aux civilisations antiques. Il revêt un caractère « provisoire » et est toujours suivi d’une renaissance, d’un recommencement. Le récit du déluge, celui de Noé biblique ou de Nûh islamique, dont l’origine remonte à l’ancienne Mésopotamie (se référer à l’« Épopée de Gilgamesh » reprise elle-même d’une œuvre beaucoup plus ancienne, intitulée « Astrahasîs » et datant du XVIIIe siècle av. J.-C.), illustre parfaitement bien ce concept : tout est détruit, par la faute des hommes et/ou suite à la volonté ou la colère des dieux, à l’exception d’une ou de plusieurs personnes sauvées expressément afin d’aider la civilisation humaine à renaître de nouveau. Dans plusieurs cultures, comme au Mexique, en Amazonie ou en Inde, cet imaginaire d’une fin incomplète et non définitive, suivie à chaque fois d’une rénovation ou d’un renouvellement, s’exprime en général par des déluges cycliques se répétant de façon périodique dans le temps. Ce n’est qu’avec les religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islam) que cette conception va changer radicalement. À cette vision cyclique d’anéantissement-renaissance du monde (perçu comme une suite de mondes terrestres différents) va se substituer un nouvel imaginaire forgé à partir d’une perception plutôt linéaire d’un monde doté d’un seul commencement, celui de sa « création », et d’une seule fin associée à l’avènement possible d’un nouveau monde qui n’est pas terrestre (c’est-à-dire totalement différent et situé dans un Au-delà supraterrestre échappant à toute imagination). Pour mieux cerner ces nuances, lire à titre d’exemple, les contributions de Lucian Boia, La fin du monde. Une histoire sans fin, Paris : La Découverte, Coll. : Poche, 1999 et de Marie-Catherine Mérat, « La fin du monde. Mythes, peurs et fantasmes », in : Les cahiers de science & vie, № 109, février-mars, 2009, pp. 10-17. Quant à l’« Au-delà » dont il est question ici, consulter entre autres l’excellent dossier, intitulé « Enfer et Paradis », que lui a consacré la revue Historia Thématique (№ 117, pp. 4-77) dans son édition de janvier-février 2009.
[3] En grec, le terme « sibylla » désigne « prophétesse », c’est-à-dire celle qui fait œuvre de divination, et s’applique, dans la mythologie grecque ou romaine, aux prêtresses ayant reçu du dieu Apollon un pouvoir médiumnique leur permettant de révéler des prophéties dans un langage généralement énigmatique (et donc sujet à de nombreuses interprétations) les mettant à l’abri de toute contestation ultérieure. Au 1er siècle av. J. C., on en dénombrait douze parmi lesquelles figurait la sibylle de Cumes (près de Naples). Celle-ci apparaît dans de nombreuses légendes, notamment dans celle où elle guida le prince Troyen, Énée, dans le monde des morts pour rende visite à son père Anchise, et dans celle où elle vendit trois de ses neuf Livres Sibyllins (textes de prophéties) au roi d'origine étrusque, Tarquin Le Superbe. Dans ses oracles, elle aurait prédit beaucoup d’événements, notamment la venue du Christ. Virgile rapporte cette prophétie dans ses « Bucoliques » : « Voici, peut-on lire, venir les derniers temps prédits par la sibylle de Cumes, et de nouveau l’ordre qui fut au commencement des siècles. Voici revenir la Vierge et voici l’âge d’or. Voici que va descendre du haut des cieux une race nouvelle. Diane pure et lumineuse, protège cet enfant qui va naître et fermant l’âge de fer ressuscitera sur toute la terre la génération du siècle d’or. » On lui prête également des prédictions relatives à la fin du monde dont elle situe l’avènement après l’an 2000. Selon elle, le monde durerait 9 cycles de 800 ans chacun. La dixième génération, qui serait la dernière, commencerait vers l'an 2000 apr. J.-C. : « Voilà ce qui surviendra au cours de la dixième génération. Le monde sera secoué par un violent tremblement de terre qui enverra plusieurs villes à la mer. La guerre éclatera. Le feu embrasera les cieux et plusieurs villes seront ravagées par les flammes. Les cendres envahiront le ciel et le peuple connaitra la colère des dieux » (Les oracles Sibyllins, livre 4).
[4] Notre système solaire comporte deux groupes d’astres séparées par une ceinture d’astéroïdes : les « planètes internes » constituées par Mercure, Venus, Terre (avec sa Lune) et Mars ; les « planètes externes » formées par Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton (qui n'est plus classée comme une planète). Avec le Soleil, Nibiru serait le douzième astre de ce système...
[5] Zecharia Sitchin est un écrivain américain d'origine russe. Ses théories, remises en question par les scientifiques et les historiens, versent dans une spéculation de type « ufologique » qui pense que les dieux des anciennes mythologies sont en réalité des extraterrestres ayant rendu visite à la terre, il y a plusieurs milliers d’années. Ses œuvres s’appuient sur trois ou quatre hypothèses principales. Selon lui, les civilisations anciennes (mésopotamienne, égyptienne, maya, etc.) n'auraient pas pu développer, à elles seules, les connaissances nécessaires pour s’organiser et réaliser les œuvres architecturales que l’on découvre aujourd’hui grâce à la recherche archéologique. Des extraterrestres plus avancés seraient à l’origine de ces connaissances. Ils seraient venus d’ailleurs, il y a des milliers d’années, et auraient initiés les hommes en leur enseignant l'agriculture, la construction, l'écriture, etc. Ils auraient même procédé à des expériences génétiques sur eux pour permettre leur évolution vers une espèce plus intelligente. Des textes anciens viendraient confirmer, selon lui, ces faits. Sa lecture d’une ancienne légende, L'Épopée de la Création, consignées sur des tablettes d’argile découvertes dans les ruines de Ninive en Mésopotamie, le laisse supposer qu’elles décrivent en fait l’origine de l’humanité dont la création serait l’œuvre des Annunakis. Pour lui, ces divinités de la mythologie sumérienne seraient en réalité des extraterrestres venus sur Terre durant la Préhistoire et auraient été divinisés par les hommes. Établis d’abord en Mésopotamie (leur première colonie sur Terre), ils auraient créé l’homo-sapiens par manipulation génétique à partir de leurs propres gênes et de ceux de l’homo-erectus. L’objectif recherché par une telle manipulation est la création d’une espèce d’esclaves utilisés dans l’extraction de l’or nécessaire à la protection de l’atmosphère de leur propre planète : Nibiru. Parmi ses écrits, on peut citer ici : The 12th Planet (Harper, 1976, trad. fr. : La douzième planète, Louise Courteau éd. , 2000), The Stairway to Heaven (Avon Books, 1980, trad. fr. : L'escalier céleste, Ramuel, 1998), The Wars of Gods and Men, Avon Books, 1985, trad. fr. : Les guerres des dieux et des hommes, Ramuel, 2004), The Lost Realms (Avon Books, 1990), When Time Began (Avon Books, 1993), The Cosmic Code (Avon Books, 1998), The Earth Chronicles Handbook (Bear & Company, 2009), The Earth Chronicles Expeditions (Bear & Company, 2004), Journeys to the Mythical Past (Bear & Company, 2007), The End of Days: Armageddon and Prophecies of the Return, William Morrow, 2007, trad. fr. : La Fin des Temps : Les prophéties du retour, Macro éditions, coll. : Savoirs Anciens, 2011), Genesis Revisited: Is Modern Science Catching Up With Ancient Knowledge? (Avon Books, 1990), Divine Encounters: A Guide to Visions, Angels and Other Emissaries (Avon Books, 1995), The Lost Book of Enki: Memoirs and Prophecies of an Extraterrestrial god (Bear & Company, 2001, trad. fr. : Le livre perdu du dieu Enki, Macro Éditions, 2011), There Were Giants Upon the Earth: God, Demigods, and Human Ancestry: The Evidence of Alien DNA (Bear & Company, 2010, trad. fr. : Quand les géants dominaient sur Terre, Macro Editions, 2010),…
[6] Marshall Masters est un journaliste et essayiste américain. Ses œuvres portent sur des thèmes aussi variés que l'ufologie, les théories du complot, les pseudosciences, l'astronomie, etc. Dans un de ses livres, il appuie l'existence de la planète Nibiru dans notre système solaire. Et, il est fermement convaincu que le South Pole Telescope construit par les Américain en Antarctique sert à observer cette supposée planète. Parmi ses nombreuses œuvres, on rappelle ici les plus importantes : The Kolbrin Bible (2006), Egyptian Texts of the Bronzebook: The First Six Books of The Kolbrin Bible (2006), Celtic Texts of the Coelbook: The Last Five Books of The Kolbrin Bible (2006), Indigo-E. T. Connection: The Future of Indigo Children Beyond 2012 and Planet X (2004), Godschild Covenant: Return of Nibiru (Planet X – 2012) (2003), Planet X Forecast and 2012 Survival Guide (en collaboration avec Jacco van der Worp, 2007).
[7] Burak Eldem est écrivain et journaliste d’origine turque. Il est l'auteur d’une célèbre trilogie intitulée : « The Hidden History » ("2012: Rendez-vous with Marduk", trad. fr. : « 2012 : Rendez-vous avec Marduk », 2003 ; "Fraternis: Lost Books, Secret Brotherhood", tad. fr. : « Fraternité : livres perdus et confrérie secrète », 2006 ; "The Cosmic Ocean", trad. fr. : « L'océan cosmique », 2011). Cette trilogie présente une vue très peu orthodoxe de l'histoire ancienne. S’appuyant à la fois sur les découvertes de l’archéoastronomie, les mythes anciens, les textes sacrés, les symboles et l'iconographie des cultes ésotériques, cette trilogie présente une vision très peu orthodoxe de l’histoire humaine.
[8] Plusieurs scientifiques remettent en cause cette date. Dans son livre « Apocalypse maya 2012. Foutaise ou science ? » (Louise Courteau éd., 2009, 334 p.), l'archéologue belge Antoon Leon Vollemaere (spécialiste des civilisations méso-américaines, des Mayas et des Aztèques) soutient que, contrairement à l'interprétation erronée et couramment propagée par les esprits alarmistes, le changement de cycle du compte long du calendrier maya s'est déjà produit le 12 décembre 1546. Selon lui, la date du 21 décembre 2012 en tant que fin de ce compte résulte d'une erreur monumentale de calcul. Pour sa part, le chercheur allemand, Andreas Fuls, qui a longtemps travaillé sur le calendrier maya, pense que cette fin, celle du 13e baktun, aura lieu beaucoup plus tard. Elle se produira, selon ses calculs, entre le 21 et le 23 décembre 2220, soit plus de deux siècles après la date du 21 décembre 2012. Lire quelques-unes de ses contributions sur le sujet : A. Fuls, « L'énigme du calendrier maya », in : Pour la science, № 331, mai 2005, American Scientific Ed., p. 42-49 (publié de nouveau dans : Dossier pour la science : Incas, Mayas, Aztèques... Comment ont-ils conquis l'Amérique ?, № 72, juillet-septembre 2011, pp. 66-69 et disponible à : http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/f/fiche-article-l-enigme-du-calendrier-maya-20510.php) ; A. Fuls, « El enigma del calendario maya », in : Investigacion y ciencia, vol. 5, 2004, pp. 64-71, Prensa Cientifica Barcelona ; A. Fuls, B. Wells, Correlating the Modern Western and Ancient Maya Calendars, ESRS (West) Monograph № 5, Berlin, 2000 ; et A. Fuls, Die Astronomische Datierung Der Klassischen Mayakultur (500 - 1100 N. Chr.). Implikationen Einer Um 208 Jahre Verschobenen Mayachronologie, Books On Demand Gmbh, 2007.
[9] Selon certaines sources, les substituts du sucre à base d'aspartame, appelé également « le tueur silencieux », causent des symptômes très inquiétants qui vont de la perte de mémoire jusqu'à des tumeurs au cerveau et à la mort. Si l’on se fie aux données d’un rapport publié en février 1994 par l’American Department of Health and Human Services, l'aspartame serait responsable de plus de 75% des réactions défavorables aux additifs alimentaires. Plusieurs de ces réactions auraient été très sérieuses allant jusqu’aux attaques d'apoplexie et la mort. Ce rapport a également répertorié quelques 90 symptômes liés à la consommation de  l'aspartame. La liste comprend des maux de tête et des migraines, des étourdissements, des crises d'apoplexie, des nausées, des engourdissements et des vertiges, des spasmes musculaires, des gains substantiels de poids, des irritations cutanées, de la dépression, de la fatigue, de l’irritabilité, des épisodes de tachycardie, des problèmes d’insomnie, des problèmes visuels, de la perte d'ouïe, des palpitations cardiaques, des difficultés respiratoires, des épisodes de crises d'anxiété, quelques difficultés d'élocution, de la perte du goût et de mémoire, et des douleurs articulaires…
[10] Selon certaines études, l'usage à long terme des benzodiazépines peut entrainer la maladie d'Alzheimer. Dans sa livraison d'octobre 2011, le magazine Science & Avenir (№ 776) a publié à ce sujet un article très documenté sur le lien statistique qui semble exister entre la prise au long cours de ces psychotropes et le déclenchement de cette terrible maladie. Citant les résultats de la plus récente étude épidémiologique menée sur les BZD, cet article révèle, en effet, l’existence d’« une association très significative entre la consommation de (cette classe de médicaments) et le risque de démence de type Alzheimer ». Chaque année, le nombre de cas atteints d’Alzheimer et attribuables aux effets de ces psychotropes a de quoi faire frémir : « de 16 000 à 31 000 malades supplémentaires », si l’on se fie aux estimations du professeur Bernard Bégaud, auteur de l’étude. Pour plus de détail, lire : Dominique Leglu, « Urgence » et Guy Hugnet, « Haro sur les benzodiazépines », in : in : Science & Avenir, № 776, octobre 2011, p. 3 et pp. 8-4.
[11] Ces chiffres proviennent d'une analyse à laquelle Le Figaro a eu accès et dont les résultats ont été dévoilés en octobre dernier lors d'une réunion extraordinaire de pharmacovigilance à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Il semble qu’outre les estimations de mortalité et d’hospitalisations révélées par les médias, des cas moins sévères (des dizaines de milliers de patients) auraient été également enregistrés. Pour plus de détails sur ces estimations, lire : Anne Jouan, «Le Mediator serait responsable de 500 à 1000 décès en France », in : Le Figaro, 13 octobre 2011 [Disponible à l’adresse : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/10/13/10474-mediator-serait-responsable-500-1000-deces-france]. Lire également les trois articles suivants : Nouveaux éléments dans l'affaire Mediator, Un médicament contre l'obésité suspendu, Le laboratoire Servier dans la tourmente judiciaire.
[12] Pour en savoir plus sur cette mission et sur les équipement du rover Curiosity, consulter le site web de la NASA à l’adresse suivante : http://www.nasa.gov/mission_pages/msl/index.html ou lire quelques-uns des articles ayant rapporté le lancement de cette mission en novembre 2011 : Rémy Decourt, « En image : le rover martien Curiosity installé dans son bouclier », in : Futura-Sciences, 11 octobre 2011 [mis en ligne à  l’adresse Internet : http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronautique/d/en-image-le-rover-martien-curiosity-installe-dans-son-bouclier_33846/], Olivier Esslinger, « Départ réussi de Curiosity Rover vers Mars » [http://www.astronomes.com/2011/11/depart-reussi-du-rover-curiosity-vers-mars/], « Le rover Curiosity décolle vers la planète Mars » , in : MaxiSiences, 27 novembre 2011 [disponible à l’adresse Internet : http://www.astronomes.com/2011/11/depart-reussi-du-rover-curiosity-vers-mars/].
[13] Ce phénomène se traduit par l’apparition d’une petite larme noire donnant l’impression qu’une connexion est en train de se produire entre le disque de Vénus et les limites du limbe solaire. Il fut longtemps attribué à l’épaisse atmosphère de cette planète. Mais, en réalité, il est le résultat d’un effet de diffraction que l’on peut aisément reproduire en observant deux doigts qui se rapprochent l’un de l’autre devant une source lumineuse. Lors du transit vénusien du 8 juin 2004, certains observateurs disaient n’avoir pas constaté l’apparition d’un tel phénomène, tandis que d’autres affirmaient qu’il était tout simplement moins accentué qu’auparavant.

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Pour citer cet article :

Azzedine G. Mansour, « De quoi serait fait l’an 2012 ? Quelques événements qui marqueront la nouvelle année… », in : Libres Expressions, 24 décembre 2011 (https://azzedine-gm.blog4ever.com/blog/lire-article-501249-4077484-de_quoi_serait_fait_l_an_2012__.html).



16/01/2012
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