Libres Expressions

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L'Architectrure durable

Les cinq niveaux d’un habitat écologique…

Azzedine G. Mansour - 15 juillet 2011

 

Face aux énormes défis environnementaux, l’homme est obligé de repenser totalement son mode de vie, sa façon d’habiter et sa manière de consommer. Son habitat et son lieu de travail, à eux seuls, constituent des milieux très voraces en termes de matériaux et d’énergie.  À titre d’exemple, en l’an 2000, le monde avait consommé en moyenne 271 kilogrammes de ciment par personne, soit au total plus de 1,6 milliard de tonnes [1] de ce matériau dont l'impact sur l’environnement n'est pas négligeable. Il en est de même pour l’énergie dont d’énormes quantités sont consommées chaque année uniquement pour satisfaire les besoins en climatisation. Par ailleurs, les constructions que l’homme érige pour assouvir ses divers besoins modifient profondément leurs sites d’implantation et ne sont pas sans conséquences sur l’ensemble de leurs milieux environnants. À elles seules, elles génèrent plus de 30 % des déchets produits dans le monde [2]. Que dire sinon des villes qui, pour leurs besoins d’extension, grignotent continuellement des hectares de milieux naturels pourtant censés demeurer vierges. Dès lors que laissera l’homme aux générations futures ? S’il ne change pas radicalement sa pratique de l’architecture en fonction des exigences du « développement durable » [3], c’est sans doute « une terre (foncièrement) polluée, couverte de villes édifiées à la hâte, sans souci de préserver un minimum de qualité de vie ou un environnement plus équilibré » (Picon, 2009) qu’il va leur léguer.

 

 

« Meera House » (Sky Garden House) conçue par Guz Architects et située à proximité de Singapour.

Source : http://www.guzarchitects.com/

 

C’est précisément ce scénario catastrophique qu’une architecture dite « écologique » ou « durable » cherche à éviter. Bien plus qu’une simple mode, celle-ci est aujourd’hui une nécessité. Elle consiste à concevoir et réaliser des édifices qui respectent l'environnement et l'écologie, c’est-à-dire efficaces en termes de gestion des ressources et de lutte contre le réchauffement climatique. Tout comme le développement durable, elle cherche à créer une synergie entre le cadre bâti qu’elle est appelée à réaliser et les ressources à la fois économiques, sociales et environnementales du milieu d’intervention au profit du cadre de vie de la population. Elle joue, en d’autres termes, « un rôle de synthèse et d’innovation, comme l’exprimait Jean Gautier, dans le processus du développement durable » (Le carré bleu, 2010 : 15) et vise, par conséquent, l'équilibre entre l'utilisation de ces ressources dans la réalisation d’un édifice et la qualité de vie de ses usagers ou de ses habitants. De façon plus concrète, elle concerne plusieurs domaines (ingénierie, écologie, mécanique du bâtiment, mécanique des sols, électricité et éclairage, etc.) et va au-delà d’« un simple plan basé sur une bonne étude de l’ensoleillement et des vents. » (Courrier international, 2011 : 48).

 

 

Coupes d’un bâtiment écologique durant l’été et l’hiver…

Source : Le carré bleu, № 3-4, 2010, p. 22.

 

Cela dit, il convient de préciser que trois préoccupations majeures animent les fervents promoteurs d’une telle architecture. Les uns placent la gestion des ressources au centre de leurs réflexions et apportent des solutions très innovatrices sur le plan technologique. D’autres axent davantage leurs conceptions sur l’homme dont la santé et le bien-être sont mis au premier plan. Enfin, il y a ceux qui considèrent la question du respect de la nature comme le critère par excellence d’une architecture véritablement durable. Toutefois, chez les uns comme chez les autres, la notion même de durabilité est intimement liée au souci d'économie des ressources naturelles renouvelables qui donna lieu, au lendemain du premier choc pétrolier, à toutes sortes d'expérimentations aussi bien en matière d’isolation (matériaux, techniques, etc.) que dans le domaine des énergies douces (solaire, éolienne, etc.). Elle fixe, en d’autres termes, de nouvelles limites auxquelles devraient obéir nos rythmes actuels d’exploitation et de pollution si l’on veut réellement préserver notre écosystème planétaire. Comme le précisait Patrice Genet, ces limites, au-delà desquelles la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir de l’homme serait irréversiblement compromise, visent :

 

a.) – d’abord, « le rythme d’utilisation des ressources naturelles renouvelables (qui) ne (devrait) pas être supérieur à celui de leur régénération ;

b.) – (ensuite), le rythme d’épuisement des ressources non renouvelables (qui) ne (devrait) pas dépasser celui du développement des substituts renouvelables ;

c.) – (et enfin), la quantité d’éléments polluants et de déchets (qui devrait) être inférieure à celle que l’environnement naturel peut physiquement absorber. » [4]

 

Pour les architectes et les urbanistes, ces limites ne peuvent être respectées qu’en adoptant, dans leur vie de citoyens comme dans l’exercice de leurs professions, une démarche réellement durable qui agirait de façon simultanée sur quatre dimensions (environnementale, économique, sociale et culturelle) et qui soit dictée, dans la pratique, par au moins quatre principes :

 

a.) – préserver l’intégrité environnementale en respectant les écosystèmes en place et garantissant la mise en œuvre de dispositifs écologiquement sains ;

b.) – assurer une saine gestion des ressources allouées à la satisfaction des populations et les responsabiliser quant aux biens qu’elles produisent et consomment ;

c.) – créer des espaces socialement équitables et accessibles qui offrent qualité de vie et bien-être ;

d.) – contribuer par leur créativité à enrichir l’expression culturelle des populations dans l’aménagement de leur milieu de vie (territoires, villes, habitat, etc.). [5]

 

De façon plus concrète, ces principes se traduisent par des gestes que les professionnels de l’architecture et de l’urbanisme devraient poser sur plusieurs plans :

 

1 – d’abord, au niveau du site d’implantation dont le choix doit éviter l’isolement car tout bâtiment situé dans un lieu éloigné occasionne d’énormes consommations d’énergie (transport, émissions, etc.). Des situations d’étalement urbain se font généralement au détriment de l’environnement et ne contribuent nullement à un développement durable. En revanche, un urbanisme traditionnel ou néo-traditionnel [6] qui concentre en un lieu des zones urbaines mixtes (commerces, habitations, lieux de loisirs, petites industries, etc.) et encourage l’utilisation des réseaux de transports publics et les moyens de locomotion alternatifs comme le vélo, est beaucoup plus écologique. Par ailleurs, il faut privilégier des sites où l’on peut utiliser les infrastructures existantes et où les sources d’énergie et les matériaux sont disponibles sur place ;

 

2 – ensuite, à l’échelle de la conception et, plus particulièrement au chapitre de la composition architecturale et de l’organisation des espaces dont la distribution et l’orientation doivent permettre des économies substantielles d’énergie. En matière de composition, la compacité des édifices est très souvent un choix qui s’impose. Conjugué à une orientation judicieuse de leurs espaces et un traitement efficace de leurs façades (taille et orientation des ouvertures, volumétrie, texture, etc.) qui assurent un excellent apport de lumière naturelle, cet aspect permet une réduction des besoins énergétiques et garantit des fonctionnalités à moindre coût ;

 

3 – puis, au niveau des matériaux de construction utilisés qui, dans ce type d’architecture, doivent être tout aussi durables (naturels, recyclés et recyclables), c’est-à-dire dont la fabrication n’aurait exigé qu’un minimum d’énergie grise. En outre, sur le chantier, la réalisation doit chercher à optimiser les ressources et éviter tout gaspillage d’énergie et de matériaux qui, de la structure jusqu’au revêtement, en passant par l’isolation, doivent être choisis de manière à ce qu’ils protègent l’environnement [7] (faible émission de gaz, recyclables et biodégradables, etc.), réduisent la consommation d’énergie (réfléchissants en période chaude, absorbants en période froide, etc.) et respectent la santé des usagers (non toxiques, à faible composés volatils, etc.)

 

4 – pis encore, sur le plan des apports énergétiques dont le but recherché est l’efficacité tout au long du cycle de vie d’un bâtiment. Sur cette question, les techniques et méthodes utilisées doivent permettre la réduction des besoins en augmentant la capacité de générer sa propre énergie (isolation thermique efficace, énergies solaire et éolienne, recyclage, etc.). Dans ce chapitre, les recherches continuent et les réponses, fussent-elles partielles dans la plupart des cas, ne manquent : façades épaisses, cellules photovoltaïques ou photoémissives, solariums, serres, capteurs solaires, dispositifs de collecte et d'utilisation des eaux de pluie, procédés divers de ventilation, etc. ;

 

5 – et, enfin, du point de vue du cadre de vie dont l’ensemble des facettes (sociale, physique, chimique, biologique et naturelle) doivent entretenir avec l’homme des relations dynamiques et harmonieuses. Cet aspect non moins important de l’architecture durable se traduit par des aménagements qui favorisent la vie sociale (voisinage, interaction, entraide, etc.), encourage le respect de l’environnement (gestion écologique des déchets et des ressources, protection des sols, etc.) et facilite le contact avec la nature (aménagements paysagers, verdure, jardins, toiture verte, etc.) dans une perspective réellement durable.

 

La diversité des gestes posés dans chacun de ces cinq niveaux font en sorte que la thématique proprement dite de l’architecture durable soit très complexe. Reposant, en effet, sur un triptyque dont les dimensions environnementale, sociale et économique n’entretiennent pas toujours des relations évidentes et auxquelles vient s’imbriquer un quatrième volet (la culture dans ses multiples manifestations artistique, esthétique et symbolique) non moins complexe, lui aussi, cette thématique recouvre donc des questions très différentes les unes des autres et relève de compétences qui dépassent largement celles de l’architecture et de l’urbanisme. C’est sans doute ce caractère quadridimensionnel dont la synthèse n’est pas toujours aussi facile à assurer qui fait que les réponses apportées jusqu’à présent soient souvent disparates et limitées à plusieurs égards.

 

D’abord, en matière d’esthétique qui, comme dans toute discipline liée à l’art, devrait occuper une place importante dans le résultat final, force est de constater que peu nombreuses sont les réalisations dites « durables » où cet aspect ne fut pas sacrifié au profit de solutions purement techniques ou technologiques. En effet, contrairement aux courants d’architecture du passé qui plaçaient la recherche de l’esthétique au cœur de leur démarche, dans l’architecture durable, la plupart des exemples semble moins s’intéresser à l’apparence qu’au fonctionnement et les techniques de constructions semblent y occuper très souvent une place centrale.

 

Ensuite, sur le plan technique, les réalisations ne sont pas non plus à l’abri des critiques qui leur reprochent d’avoir privilégié l’usage de procédés et de dispositifs très sophistiqués à tel point qu’elles paraissent relever davantage du génie civil ou du génie de l’environnement que du domaine de l’architecture proprement dite. Leurs auteurs passent injustement pour de vulgaires  opportunistes qui, au mieux, tentent de remettre à la mode des courants très marginaux des années soixante ou, au pire, cherchent à se bâtir une réputation en profitant de préoccupations d’ordre écologique faisant désormais l’unanimité au sein de la société. Encore faut-il qu’ils aient la formation nécessaire pour traiter convenablement de ces questions environnementales, de considérer le rôle qu’elles jouent dans le processus de construction et de création de villes plus durables, et d’apporter des solutions à la fois adéquates et viables : imagination de systèmes de construction à faible consommation d’énergie, utilisations d’énergies renouvelables, réduction de la production de CO2, etc. (Le carré bleu, 2010 : 5).

 

Cette perception négative n’aide pas à la promotion d’une telle architecture et n’encourage pas non plus les écoles à l’introduire dans leur cursus de formation. Il faut espérer que le défi qu’elle se propose de relever, c’est-à-dire redéfinir l'ensemble des relations qu'entretient le bâtiment avec son environnement, puisse déboucher, dans un proche avenir, sur des répertoires de réalisations présentant un réel intérêt architectural et urbain plutôt que sur de simples catalogues de recettes techniques souvent complexes et de dispositifs technologiques aussi sophistiqués les uns que les autres. Car, les catalogues, les manuels et les recueils, à eux seuls, ne suffisent pas pour mettre en application les principes développés dans une perspective de développement durable. Cette tâche exige bien plus : elle doit s’inscrire dans le cadre d’« une démarche de progrès continue, faite de projets pilotes, de remises en cause et de recherches permanentes. » (Ordres des architectes, 2007 : 10).

 

En dépit de ces quelques critiques, il faut rappeler qu’aujourd’hui certains faits sont indéniables. Les « disciplines du projet » ne sont pas indifférentes aux questions relatives à la protection de l’environnement, l’économie des ressources naturelles et, de façon plus générale, au développement durable. Un peu partout, les ordres professionnels des architectes et des urbanistes ont introduit ces questions dans leurs préoccupations respectives [8]. Ils produisent de façon régulière des contributions très intéressantes dans ces domaines et élaborent des chartes très engagées à ce chapitre. Ces contributions, où l’on trouve souvent d’excellentes analyses de référentiels mondiaux en matière d’architecture (CASBEE, BREEAM, Charte méditerranéenne, Habitat et Environnement, CERQUAL, PassivHaus, Passeport du Vorarlberg, etc.), démontrent non seulement leur implication dans l’élaboration d’un cadre de vie de qualité, mais illustrent également combien sont réguliers les échangent qu’ont leurs membres sur cette thématique avec les autres acteurs de la construction (maîtres d’ouvrage, élus municipaux, responsables territoriaux, promoteurs, entreprises du bâtiment, fournisseurs de matériaux de construction, industriels, populations, etc.).

 

Par ailleurs, depuis quelques années déjà, un peu partout dans le monde, les programmes universitaires offrent aux futurs architectes l’opportunité d’avoir accès à une formation qui satisfait de plus en plus les exigences actuelles des sociétés en matière de développement durable. En Europe, de nombreuses initiatives sont mises sur pied pour promouvoir l’éducation des architectes à l’environnement. La plus célèbre d’entre elles, « Educate » (Environmental Design in University Curricula and Architectural Training in Europe) [9] cherche à « stimuler les connaissances et les compétences du projet durable dans toutes les phases de l’éducation en architecture, dans le but d’atteindre le confort, la beauté le bien-être et l’efficience énergétique dans les bâtiments nouveaux et existants, dans le cadre d’un processus de projet faisable du point de vue culturel, économique et social… » (Educate, 2009).

 

 

 

Application des principes et des outils de la conception environnementale (projets des étudiants à l’Architectural Association School of Architecture, London, UK).

Source : Le carré bleu, № 3-4, 2010, p. 46.

 

En France, cette thématique est intégrée, depuis le début des années 1980, dans les programmes de l’enseignement de l’architecture qui vont parfois jusqu’à offrir des cursus partagés avec des écoles d’ingénieurs [10]. Les programmes, eux-mêmes, ont été restructurés en deux volets : celui de l’architecture proprement dite (théorie et pratiques du projet architectural et urbain, techniques de représentation de l’architecture, histoire et théorie de l’architecture et de la ville, etc.) ; et celui de la pluridisciplinarité (sciences et techniques pour l’architecture, expression artistique, histoire et théorie de l’art, sciences humaines et sociales pour l’architecture, théories de l’urbanisme et du paysage, etc.) [11]. Le second volet a été particulièrement bénéfique dans la mesure où il a grandement enrichi l’enseignement et permis l’émergence de plusieurs laboratoires dont les recherches sont focalisées sur l’architecture bioclimatique,  les bâtiments à haute qualité environnementale, la ville durable, etc. [12] Il en est de même en Belgique. La formation en architecture durable, notamment à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve, a connu une réforme presque similaire à celle vécue en France. Toutefois, le programme d’étude met l’accent sur la recherche dès la quatrième année et se déroule ici en trois étapes (sensibilisation, validation et réflexion). [13] Le Royaume-Uni, lui, non plus n’est pas du reste sur cette orientation. L’Architectural Association School’s Environment and Energy Studies Program (AAEE) est y très active dans la formation des architectes anglais aux problématiques liées au développement durable. Depuis 1974, ses programmes postuniversitaires d’enseignement et de recherche offrent une formation en matière de relation entre la forme architecturale, la matérialité et la performance environnementale, et la façon dont cette relation évolue en répondant au changement climatique et aux capacités techniques émergeantes ». [14]

 

Enfin, pour conclure, il convient de préciser que, malgré les nombreuses initiatives comme celles citées ci-dessus en faveur de l’intégration des préoccupations environnementales dans l’enseignement des disciplines du projet, il n’en demeure pas moins que, dans les programmes de formation, « la divergence reste évidente, comme le disait Jaime Lopez de Asiain, entre les informations techniques sur le développement durable, les contraintes qui dérivent des normes les plus récentes sur l’énergie ainsi que les projets et les réalisations. Les activités qui visent la formation à la conception durable (pourtant aujourd’hui largement diffusées à l’échelle de l’Europe tout entière) ne semblent pas être à même de donner de résultats par rapport à l’acquisition des principes du projet durable par les (futurs architectes). » [15] Le problème serait sans doute similaire en ce qui concerne les autres professionnels de la construction et de l’aménagement (urbanistes, paysagistes, etc.).


Notes

 

[1] Antoine Picon, « Architecture contemporaine. Construire aujourd’hui… », in : Encyclopédie Universalis, (ver. électronique : 14.0), Paris, 2009.

[2] Le Courrier international, « Recettes pour construire la maison de demain », № 1069, 28 avril au 4 mai 2011, p. 48.

[3] La notion de « développement durable » (trad. fr. de « sustainable development ») est apparue pour la première fois, au début des années 1980, dans la Stratégie mondiale de la conservation, une publication de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Réutilisée, en 1987, dans Notre avenir à tous, un rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, elle y est définie comme étant « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre [pour autant] la capacité des générations futures de répondre aux leurs. » Reposant ainsi sur une vision à long terme, elle s’articule autour de quatre dimensions indissociables : environnementale, sociale, économique et culturelle.

[4] Patrice Genet, « Avant-propos », in : Ordre des Architectes, Développement durable et architecture responsable. Engagements et retours d’expériences, Paris : Conseil national de l’Ordre des architectes, 2007, p. 6.

[5] Ibid.

[6] L’urbanisme néo-traditionnel ou nouvel urbanisme (New Urbanism, en anglais) est un courant né d'abord en Europe, puis développé ensuite aux États-Unis durant les années 1980 et 1990. Il cherche à rompre avec les principes de la Charte d'Athènes et forge les siens en s’inspirant de l’organisation des villes anciennes. Concrètement, il dénonce les zones résidentielles uniformes où les déplacements en automobile sont la règle et cherche à renouer avec des aménagements de petite taille où le piéton se réapproprie l’espace. Il prône, en d’autres termes, le retour aux quartiers urbains mixtes (commerces, résidences, rues, places, parcs, etc.) plus accessibles aux piétons et aux usagers du transport en commun.

[7] Faut-il préciser ici que certains matériaux de construction sont plus polluants que d’autres. L’exemple du ciment est très révélateur. On estime que sa production dégage de 3 à 5 % des émissions annuelles de CO2 dans l'atmosphère. Même s'il est impossible de se passer totalement de ce matériaux, il serait judicieux d’en limiter l’usage au profit de matériaux recyclables et beaucoup moins dommageables pour l'environnement, tels que l'acier, le bois, etc.

[8] Pour mesurer l’ampleur de l’implication des architectes et des urbanistes en matière de développement durable, consulter entre autres, « L’Ordre des architectes. Cinq ans d’une forte mobilisation », in : Ordre des Architectes, Développement durable et architecture responsable. Engagements et retours d’expériences, Paris : Conseil national de l’Ordre des architectes, 2007, pp. 9-10. L’auteur y passe en revue les différentes activités initiées, depuis les cinq dernières années, par l’Ordre des architectes de France dans ce domaine…

[9] EDUCATE, qui dispose d’une vitrine en ligne au lien suivant : http://www.educate-sustainability.eu, est une initiative de la Commission européenne dans le cadre du Programme pour l’énergie intelligente en Europe 2008. Fondée par l’Agence de l’énergie pour la compétitivité et l’innovation (EACI), elle associe à ses activités sept partenaires académiques européens : Université de Nottingham (Royaume Uni, Coordination), Architectural Association School of Architecture (Royaume Uni), Université Catholique de Louvain (Belgique), Université Technique de Munich (Allemagne), Université de Roma La Sapienza, Dipartimento ITACA (Italie), Séminaire d’Architecture et Environnement (Espagne), Université de Technologie e Economie de Budapest (Hongrie). Pour en savoir plus sur cette initiative et son implication dans la formation des architectes au développement durable, consulter : Sergio Altomonte, « La formation des architectes au développement durable », in : Le carré bleu, № 3-4, 2010, pp. 33-42.

[10] Pour en savoir davantage sur cette réforme qui introduit les préoccupations relatives au développement durable dans les programmes de formation des architectes en France, lire : Georges Édery, « La formation des architectes au développement durable en France », (entretien avec Jean Gautier, Directeur chargé de l’architecture à la direction générale des patrimoines), in : Le carré bleu, № 3-4, 2010, pp. 15-21.

[11] Pour mieux apprécier les retombées de cette restructuration des études d’architecture en France, consulter : Pierre Lefèvre et Anne d’Orazio, « L’enseignement de l’architecture durable en France : l’expérience de vingt ans d’enseignement à l‘école d’architecture de Paris la Villette », in : Le carré bleu, № 3-4, 2010, pp. 23-32.

[12] Parmi ces laboratoires de recherche, on peut citer ici ceux de bioclimatique aux écoles de Marseille et de Toulouse, le Cerma à l’École de Nantes, ceux du Cresson et de la terre, à Grenoble, etc.

[13] Dans leur article, intitulé « U.C.L. and Sustainable Architecture Education en Belgique », André De Herde et Olivier Dartevelle résument bien le cursus universitaire imposé aux futurs architectes belges et expliquent l’articulation des trois étapes de leur formation. Pour en savoir plus, lire leur contribution dans Le carré bleu, № 3-4, 2010, pp. 53-56.

[14] Pour avoir une idée sur le rôle joué par l’Architectural Association School’s Environment and Energy Studies Program dans la formation des architectes anglais au développement durable, consulter : Simos Yannas, « La formation à la conception durable au Royaume-Uni. Architectural Association School of Architecture

London, UK », in : Le carré bleu, № 3-4, 2010, pp. 43-22.

[15] Jaime Lopez de Asiain, « La formation des architectes à l’environnement et sa pertinence à l’heure actuelle, in : Le carré bleu, № 3-4, 2010, (p.6), pp. 5-13.

 

Quelques références :

 

- J. Steele, Architecture écologique. Une histoire critique, Paris : Actes Sud, 2005, 295 p.

- J. Ferrier (dir.), Architecture = durable, (Catalogue de l’exposition du pavillon de l’Arsenal, Paris (Juin 2008). 30 architectes, 30 projets en Ile-de-France), Paris : Picard éd., 2008.

- Cyrille Poy, La ville écologique. Contribution pour une architecture durable, (éd. bilingue fr.-ang., trad. : Nick Hargreaves), Aam Editions, 2009, 272 p.

- Le Carré Bleu, « La formation à l’architecture durable », № 3-4, 2010, 100 p.

- Le Carré Bleu, « KO-CO2. L’architecture après la « prise d’acte » de Copenhague », № 1, 2010, 58 p.

- Dominique Gauzin-Müller, L'architecture écologique. 29 exemples européens, Paris : Le Moniteur, 2001, 286 p.

-  Chris Van Uffelen, Architecture écologique, éd. : Citadelle & Mazenod, 2010, 430 p.

- Suzanne Déoux, Pierre Déoux, Le Guide de l'habitat sain : les Effets sur la santé de chaque élément du bâtiment, Andorre : Medieco, 2002.

- Sylvain Moréteau, Le b.a.-ba de l'habitat écologique, Éditions Rustica, 2009.

- Ordre des Architectes, Développement durable et architecture responsable. Engagements et retours d’expériences, Paris : Conseil national de l’Ordre des architectes, 2007, 63 p.

 

Mots-clès : architecture, urbanisme, environnement, développement, durable, écologie, habitat, site, implantation, conception, technologie, ressources, naturelles, énergies, renouvelables, douces, matériaux, construction, esthétique, cadre de vie.

 

Pour citer cet article :

 

Azzedine G. Mansour, « L'architecture durable. Les cinq niveaux d'un habitat écologique », in : Libres Expressions (https://azzedine-gm.blog4ever.com/blog/articles-cat-501249-551606-architecture___urbanisme.html), 15 juillet 2011.



16/07/2011
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